Généralement, le phasage traditionnel des travaux se fait comme suit :
Si durant des années, nous avons procédé au phasage des travaux en commençant par le plafonnage pour ensuite réaliser la chape, ces dernières années, les propositions de phasage alternatif des travaux sont de plus en plus suggérées et la question suivante nous est régulièrement posée : « Faut-il envisager la réalisation de la chape avant le plafonnage ? ».
Si on aborde cette proposition d’un point de vue purement technique, nous pouvons affirmer qu’il est préférable de réaliser d’abord la chape puis, après séchage de celle-ci, de démarrer le poste du plafonnage.
La raison est simple : le taux d’humidité dans l’air. En effet, le ciment résiste mieux à l'humidité que le plâtre.
La question d'un phasage alternatif comme ci-dessous est-il plus intéressant?
La pose de la chape a pour effet d’augmenter sensiblement le taux d’humidité de l’air dans les pièces, tant pendant son application que durant son séchage. Nous rappelons que le plâtre n’aime pas l’humidité, et que s’il est exposé de façon prolongée à un taux d’humidité important, cela peut conduire à l’apparition de moisissures ou encore à une altération du plâtre en surface. On a donc des conditions de séchage moins favorables pour le plâtre lorsqu’on réalise la chape par après.
Si l’aspect technique est certes important, le côté pratique du travail est également à prendre en compte.
Il est vrai que les processus et les techniques de construction ne cessent d’évoluer, avec pour conséquence parfois, de nombreuses techniques à mettre en place, comme le chauffage sol, le système de ventilation, la domotique, l’étanchéité à l’air, … Nous sommes donc bien loin de l’époque où on ne retrouvait dans la chape que le réseau électrique et les canalisations d’eau. Ce qui par conséquent, demande au plafonneur une plus grande attention et une prudence accrue pour ne pas les endommager lors de la réalisation de son travail.
Nous vous proposons ci-dessous un tableau, réalisé par le CSTC (centre scientifique et technique de la construction), reprenant les types de risques en fonction du phasage envisagé (échelle de risque de 0 = moins risqué à 3 = plus risqué).
Sur base de ce tableau, on remarque que le phasage alternatif présente les avantages suivants :
Cependant, malgré ces avantages, il faut également savoir que la réalisation du plafonnage avant la chape va entrainer certaines contraintes supplémentaires pour le plafonneur :
Deux autres facteurs de contrainte peuvent aussi être cités :
Lorsque le plafonnage se fait avant la chape, il y a lieu de bien déterminer le niveau de démarrage du plafonnage pour éviter que ce dernier ne se retrouve plus bas que le niveau de la membrane d’étanchéité placée dans la maçonnerie. En effet, il pourrait alors servir de pont capillaire pour l’humidité.
Actuellement, l’étanchéité à l’air est un point essentiel à prévoir dans la chronologie des travaux de construction. Cette étanchéité à l’air est en partie assurée par le plafonnage des maçonneries, mais toutes les membranes d’étanchéité à l’air aux raccords avec les baies, le sol, etc. devront impérativement être placées au préalable, et ce quel que soit le choix du phasage des travaux.
Comme on peut le comprendre à la lecture de cet article, il n’existe pas de chronologie unique de travaux. On peut envisager différents phasages et chacun offre ses avantages et ses inconvénients, qu’il convient d’évaluer au cas par cas, selon les contraintes du chantier (délais, techniques utilisées, disponibilités des intervenants,). Dans tous les cas, seule une parfaite coordination des différents corps de métier assurera un bon résultat.